Comprendre le tarif d'un(e) graphiste freelance

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi une graphiste freelance affiche ces tarifs ? Comment elle les fixe ? Et surtout, si ces prix sont justifiés ? (Spoiler : oui, ils le sont !)

On rêve tous du combo parfait : un projet abouti sans accroc, avec une qualité impeccable, et un budget maîtrisé. Mais soyons honnêtes, ce trio magique n’existe pas. Tout travail de qualité mérite salaire, et si je suis graphiste, ce n’est pas seulement parce que j’adore jouer avec les couleurs et les typos, mais aussi parce que c’est un métier qui demande du temps, des compétences et un véritable engagement professionnel.

Dans cet article, on va décortiquer ensemble ce qui se cache derrière le tarif d’un·e graphiste freelance. Que vous soyez client·e en quête de compréhension ou indépendant·e cherchant à fixer vos prix sans vendre un rein, cet article est pour vous !

La valeur du travail d'un graphiste freelance

Souvent, on entend : “C’est rapide, tu me fais ça en une heure ?”
Mais derrière un visuel, il y a bien plus qu’un outil de design et deux coups de pinceau. Un logo, une affiche, une charte graphique… tout cela repose sur une analyse stratégique, une réflexion visuelle et un vrai processus de création. Ce n’est pas une simple “belle image”, c’est une solution pensée pour répondre à un besoin précis.

(1) Créer, oui… mais pas que

Les recherches

Avant de créer quoi que ce soit, il faut comprendre. Le graphiste analyse le brief client, effectue une veille visuelle (typographies, couleurs, tendances…), et réalise une étude concurrentielle. Cette phase d’analyse peut être longue, surtout pour les projets complexes ou très sectorisés.

Les essais

Avant de vous soumettre ses propositions, le graphiste expérimente : croquis, maquettes, tests de couleurs, formes, typographies… Ce travail d’essai est fondamental, mais souvent invisible pour le client. Ce que vous recevez n’est jamais un premier jet, mais le fruit de nombreuses heures de réflexion.

(2) Le temps passé

Le premier rendez-vous

Chaque projet débute par un échange essentiel pour cerner vos besoins. Qu’il dure 30 minutes ou une heure, il lance le processus de création.

La gestion administrative

Un freelance est aussi gestionnaire. Il doit rédiger devis, factures, contrats, cessions de droits… autant de tâches invisibles mais indispensables.

Les allers retours

Les retours clients sont normaux, mais chronophages. Chaque modification demande un nouveau temps de création, de test et d’ajustement. Le nombre d’allers-retours est souvent limité dans le devis — au-delà, cela implique un coût supplémentaire.

Les échanges

Les emails, appels, réunions… tout cela prend du temps. Ce sont des moments clés dans la gestion du projet, et donc intégrés au tarif global.

Vous pourrez donc souvent retrouver l’intitulé suivant dans vos devis : « gestion de projet ».

La création (enfin !)

C’est le cœur du métier. L’exécution d’une identité visuelle, d’un site, ou d’un packaging, nécessite temps, concentration, expertise et rigueur.

La préparation des fichiers

Une fois le projet validé, le travail ne s’arrête pas là : préparation pour l’impression, livraison des fichiers dans les bons formats, voire gestion de l’impression. Oui, il faut encore prévoir un peu de temps.

Les coûts d'une entreprise

Dans cette partie, vous découvrirez qu’une grosse partie des revenus d’un freelance ou d’un entrepreneur servent à payer les impôts et cotisations, les frais professionnels et à créer une trésorerie. Vous allez très vite comprendre pourquoi ces tarifs sont pratiqués, et pourquoi ils ne sont finalement pas si élevés que ça, malgré les apparences !

Qu’il soit graphiste, développeur, chef de projet, un freelance est gérant d’une entreprise avec tous les frais que cela engendre. Son chiffre d’affaire n’est donc pas représentatif de son salaire. Même si un prestataire de service tel un graphiste ou un développeur n’a pas de coût de production à proprement parler, son chiffre d’affaire n’équivaut pas à son bénéfice. Voyons donc les coûts et facteurs qui se cachent derrière tout ça !

Pour illustrer aisément les coûts suivants, nous allons prendre l’exemple de Sarah, notre graphiste fictive. Sarah est une jeune graphiste auto-entrepreneure et exerce son activité en libéral comme de nombreux freelance du domaine.

1. Les charges variables

Les cotisations sociales (aïe)

Ah les cotisations… ! Tout travailleur indépendant doit s’acquitter de cotisations sociales, plus ou moins importantes selon son statut juridique (portage salarial, dirigeant de SAS ou d’EURL, micro-entrepreneur…) et la nature de son activité.

Dans un premier temps, on va donc soustraire les cotisations sociales et fiscales de notre chiffre d’affaire.

Le taux des cotisations pour les prestataires de services BNC (Bénéfice Non Commerciaux), comme Sarah, est de 22,2%.

Pour exemple, en EURL, il faut savoir que les charges salariales sont bien plus élevées (entre 35 et 50%).

Les impôts (aïe aïe)

Les auto-entrepreneurs comme Sarah peuvent, à condition de respecter des critères de revenus, opter pour le Versement Fiscal Libératoire (VFL) de leur impôt sur le revenu.

Encore une fois, les taux appliqués au chiffre d’affaire dépendront de la nature de l’activité exercée :

  • Activités de ventes et assimilées : 1%
  • Activités de prestations de services artisanales et commerciales : 1,7%
  • Activités libérales : 2,2%

Ayant opté pour ce mode de prélèvement, Sarah devra donc 2,2% de son chiffre d’affaire aux impôts.

La contribution à la formation professionnelle

Parmi ces charges, vous trouverez également la Contribution à la Formation Professionnelle. Il s’agit d’une cotisation permettant aux indépendants de cotiser pour la formation professionnelle et ainsi bénéficier de droits à la formation.

Ces taux varient encore une fois selon le type d’activité exercée. Pour les graphistes (activités libérales et les prestations de services commerciales), ce taux est de 0,2%.

2. Les charges fixes

Les frais professionnelles

Environ 25 % du chiffre d’affaires est consacré aux frais de fonctionnement : logiciel, matériel, mutuelle, internet, téléphone, etc.
Par exemple :

  • Suite Adobe : 69€/mois

  • RC pro : 20€/mois

  • Coworking : 200 à 300€/mois

  • Mutuelle + prévoyance : ~60€/mois

La CFE (Cotisation Foncière des Entreprises)

Vient ensuite la CFE, un impôt local, anciennement appelée taxe professionnelle. Elle est assimilable à la taxe foncière des particuliers.

Son montant varie entre 200 € et 2 200 € environ, selon notamment le chiffre d’affaire mais aussi selon la valeur locative du bien occupé pour l'activité et le taux voté par la commune de domiciliation de l'entreprise.

(3) Le temps non-facturable

Pour un freelance, travailler c’est aussi prospecter, gérer sa comptabilité et développer son activité grâce à sa communication. Ces tâches font partie de notre quotidien d’entrepreneur. Et pourtant elles n’amèneront aucune rémunération, contrairement à un salarié qui est payé chaque jour de l’année, et ce même pendant ses congés.

Et oui les vacances !  Il ne faut pas oublier de prendre en compte les congés que l’on va prendre durant l’année. Durant cette période, le freelance ne gagnera pas d’argent. Un freelance doit donc pouvoir disposer d’une avance de trésorerie pour gérer son départ en congé sereinement.

En effet, contrairement à un salarié, le freelance n’a ni congés payés, ni assurance chômage, ni indemnité de licenciement, ni prime de précarité, qui sont des avantages salariaux payés par les employeurs.

Attention, bien souvent certaines personnes ont tendance à multiplier le tarif journalier d’un freelance par 30 jours, ce qui vous donne un chiffre astronomique, on est d’accord ! Prenons l’exemple de Sarah pour mieux comprendre !

Qu’il soit graphiste, développeur, chef de projet, un freelance est gérant d’une entreprise avec tous les frais que cela engendre. Son chiffre d’affaire n’est donc pas représentatif de son salaire. Même si un prestataire de service tel un graphiste ou un développeur n’a pas de coût de production à proprement parler, son chiffre d’affaire n’équivaut pas à son bénéfice. Voyons donc les coûts et facteurs qui se cachent derrière tout ça !

Pour illustrer aisément les coûts suivants, nous allons prendre l’exemple de Sarah, notre graphiste fictive. Sarah est une jeune graphiste auto-entrepreneure et exerce son activité en libéral comme de nombreux freelance du domaine.

La valeur ajoutée d’un bon graphiste freelance

Le conseil

Un bon graphiste ne fait pas qu’exécuter. Il vous accompagne, vous oriente, vous challenge pour que votre projet ait un réel impact.

Le sur-mesure

Un vrai graphiste conçoit un projet UNIQUE.
Fuyez les identités visuelles à 300€ et les sites “copier-coller” à 900€.
Le low-cost n’a jamais aidé à se démarquer.

Les compétences

Expérience, formations, spécialisation, connaissance du marché… Chaque graphiste est différent. L’expérience ajoute de la valeur à votre projet.

Les facteurs externes influençant les tarifs

L’expérience

Un junior débutera autour de 300€/jour. Un freelance expérimenté peut atteindre 500€/jour, voire plus. Et c’est parfaitement justifié.

La localisation

Un freelance à Paris aura des frais plus élevés qu’un freelance en province, ce qui se reflétera dans ses tarifs.

📌 À retenir avant de juger un devis :

Avant de dire “c’est cher”, posez-vous ces questions :

✅ Combien de temps va-t-il consacrer à mon projet ?
✅ Quelle valeur cela apportera-t-il à mon image ?
✅ Est-ce que je cherche un résultat ou une expertise ?
✅ Est-ce que je veux un partenaire ou un exécutant ?

Le mot de la fin

Le prix d’une prestation freelance n’est pas « cher ». Il est juste. Il est réfléchi. Il garantit un travail sérieux, professionnel, viable dans la durée.

Un tarif juste, c’est aussi un gage de pérennité pour votre prestataire.
Et ça, c’est aussi votre sérénité.

Chroniques créatives